Le livre
« Entre ici, Olympe de Gouges ! », lance Augustin Trappenard au micro de France Inter en 2016. Si Olympe de Gouges n’entre malheureusement pas au Panthéon, son buste orne depuis lors les couloirs de notre Assemblée nationale. Mais cette année, la seule femme guillotinée pour ses écrits lors de la Révolution française fait également son entrée au programme du bac de français, avec son texte le plus célèbre : La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne.
Fille naturelle d’un noble de renom, le marquis de Pompignan, elle naît Marie Gouze, à Montauban ; elle meurt Olympe de Gouges sur l’échafaud à Paris, 45 ans plus tard. Cette transformation du nom, qui emprunte le second prénom de sa mère et la particule de son père biologique, reflète la métamorphose en écrivain qu’elle connaît au contact des cercles parisiens et des penseurs des Lumières.
Grande admiratrice de Rousseau, elle défend l’égalité sur tous les plans : dénonciation de l’esclavage, libération des femmes, reconnaissance des enfants naturels, etc. La Déclaration est de ce point de vue l’aboutissement du parcours d’une vie, la synthèse de ces luttes et un manifeste pour les générations futures. Passé complètement inaperçu au moment de sa publication, ce texte prend aujourd’hui la place qui lui est due et libère l’énergie débordante et radicale de son auteure, même 200 ans plus tard.
Guidés par Elise Pavy-Guilbert, qui a préfacé l’édition « GF » de la Déclaration, revenez sur les traces de cette autrice hors du commun au fil de cet épisode.
La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, GF n°1636, paru le 23 juin 2021, 2,90 €, 108 x 176 mm, 176 pages, ISBN : 9782080251992.
Entretien avec Elise Pavy-Guilbert
Élise Pavy-Guilbert est agrégée de lettres modernes, maîtresse de conférences à l’Université Bordeaux Montaigne et membre junior de l’Institut. Ses recherches portent sur la langue, la littérature, l’esthétique et la philosophie du langage des Lumières.