Le livre
« Je ne suis ni journaliste, ni écrivain, ni pamphlétaire, […] ni quoi que ce soit enfin, sinon le catholique Léon Bloy » : cette étonnante façon de se présenter souligne la singularité d’un romancier qui a pris pied par effraction sur la scène littéraire et médiatique.
Dans les quelque 250 articles qu’il a laissés, cet émule de Barbey d’Aurevilly pourfend les ennemis de sa foi et les mœurs d’une époque laïque qui le traite en paria. Sa plume acérée met à bas tous les grands : il ridiculise le naturalisme de Zola et la pensée historique de Renan ; il s’attaque à Barrès aussi bien qu’à Daudet. Ses pamphlets ironisent sur la démocratie, dénoncent le colonialisme, conspuent la modernité.
La truculence de Bloy et sa clairvoyance implacable ont attiré les directeurs de journaux, qui pourtant s’y sont souvent brûlés. Car s’il fut rédacteur au Chat noir, au Gil Blas ou encore au Mercure de France, il méprisait la presse avec fureur. C’est ce rapport paradoxal à la prose journalistique que la présente anthologie explore, retraçant la quête d’un écrivain qui affronta l’anecdotique pour y percer à jour les signes de l’Absolu divin…
Bloy journaliste, GF n°1607, paru le 27 mars 2019, 12,50 €, 109 x 178 mm, 400 pages, ISBN : 9782081330221.
Entretien avec Pierre Glaudes
Pierre Glaudes est professeur de littérature à l’Université Paris IV-Sorbonne. Spécialiste des questions de littérature générale, ses travaux portent principalement sur les écrivains du XIXe siècle, parmi lesquels Chateaubriand, Joseph de Maistre, Balzac, Prosper Mérimée, Barbey d’Aurevilly, Octave Mirbeau, Villiers de l’Isle-Adam et Léon Bloy.